Chemin Sainte-Foy vers 1951

Chemin Sainte-Foy vers 1951
1951 Boucherie Bégin et les commerces avoisinants. Il s'agit d'une photographie représentant la boucherie Bégin située au 900, chemin Sainte-Foy, entre les avenues Saint-Sacrement et Marguerite-Bourgeoys. On y voit également les commerces avoisinants, dont la lingerie Leduc. Le cliché a été pris en direction nord. Fonds : Ville de Québec. Cote : Q-C1-14-N002934

lundi 6 novembre 2017

La villa Rosewood


La villa Rosewood qui deviendra Le Petit Bellevue
Source:  Amicale Notre-Dame du Bon Conseil:  15ième anniversaire, 1929-1944
www.ourroots.ca

James Gibb, né en Écosse en 1799, arriva à Québec en 1814 et s'engagea  à titre de commis chez William Torrance, marchand de produits alimentaires et de boissons alcooliques, où il apprit les rudiments du commerce.  Il épousa d'ailleurs sa soeur, Marion Torrance, en 1822 et ensemble, ils eurent neuf enfants.  À la fin des années 1830, James Gibb était devenu un des plus importants marchands de Québec avec son frère Thomas.  En 1844, James Gibb vendit ses parts, quelques entreprises et plusieurs propriétés pour former une nouvelle compagnie avec son neveu, John Ross, où il travailla jusqu'à sa mort en 1858.  La Gibb and Ross était reconnue comme la plus importante firme importatrice de vins et denrées de Québec dans les années 1850.  Entretemps, James Gibb était devenu vice-président de la Banque de Québec en 1832 puis président de 1842 jusqu'à sa mort.

C'est en 1828 que James Gibb achète lors d'une vente après saisie un premier lot sur le chemin Sainte-Foy qui comprend une maison et des bâtiments de ferme.  Puis en 1831, il acquiert un deuxième lot à l'ouest du premier borné par l'actuelle avenue Madeleine-de-Verchères.  Finalement en 1845, il se porte acquéreur du troisième lot du côté sud lui permettant de relier sa propriété de chemin Sainte-Foy jusqu'au chemin Gomin.  Le domaine Bellevue était ainsi completé.

Lors du recensement de 1831, James Gibb habite son domaine.  Le recenseur note que quinze personnes habitent la maison dont deux enfants en bas âge.  Il note aussi que la superficie du domaine est de 132 acres dont 80 sont cultivées.


Source:  Bibliothèque et Archives Canada
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Trois ans plus tard, en 1848, James Gibb échange son domaine du chemin Sainte-Foy à son frère Thomas contre la propriété Woodfield du chemin Saint-Louis.

Au recensement de 1851, effectivement c'est Thomas Gibb qui habite le domaine Bellevue avec sa femme et un jeune homme, James Lawson Gibb, âgé de 12 ans, possiblement son neveu.  Mais ce que le recenseur inscrit en complément sur le recensement est inédit.  Il décrit le domaine Bellevue tel qu'il le voit en 1851.


Source:  Bibliothèque et Archives Canada


Traduction libre:

Belvue. -  L'élégant domaine de Thomas Gibb Esqr. offre une vue spendide sur la vallée de la rivière Saint-Charles, au-delà de laquelle s'étend une plaine inhabitée jusqu'à la paroisse de Lorette,  Charlesbourg et  Beauport avec en arrière-plan les montagnes couvertes de pins exceptionnels à perte de vue.  -  La terre, sauf une très petite exception, est d'une excellente qualité et dans un état remarquable de culture.  


La serre est parmi les meilleures de la banlieue avec ses plantes rares, ses rosiers, ses arbustres fruitiers et ses fleurs.  Les avenues, clôtures, les maisons d'invités, les bâtiments de ferme défient toute concurrence.  Le fourage est d'une excellente qualité spécialement pour les moutons, les porcs et le bétail.  -   Il s'agit presque d'un parc à l'européenne, un domaine qui vous ramène en arrière et vous rappelle les paysages tellement différents des plaines du Canada!  -  En terminant, Monsieur Gibb est  un véritable gentleman et ses servantes et employés parlent de lui comme un homme charitable, gentil et bon maître.



En 1860, Thomas Gibb vend le domaine Bellevue à son neveu John Lawson Gibb.

Et finalement, le 15 septembre 1864, après que le domaine eut été mis en vente à l'encan, John Lawson Gibb le cède aux religieuses de la Congrégation Notre-Dame pour la somme de 5 000 livres soit l'équivalent de 20 000$ à l'époque.


The Quebec Mercury, 15 juin 1864
Avis public de vente à l'encan


Le domaine vendu s'étend du chemin Sainte-Foy jusqu'au chemin Gomin.  Il est borné à l'est par la terre de Nathaniel Taylor et à l'ouest par celle de William Hamilton.


Plan de Honorius Sisson Sitwell, vers 1867
Source:  BAnQ, cote Cote : P600,S4,SS2,D635,P12


On apprend dans cette publicité du Quebec Mercury que la villa est construite en pierres de taille, qu'il y a des maisons, également en pierres de taille pour les fermiers et les jardiniers, qu'il y a deux grands cottage de ferme et une glacière bien remplie.

On annonce également que seront vendues, dans la serre, une belle collection d'orangers, de camélias, d'acacias, de dahlias et de nombreux spécimens rares de plantes.

Voilà pourquoi sans doute la villa du domaine Bellevue portait le nom également de villa Rosewood !

Dans un article publié en 1858 dans la revue The Horticulturist and Journal of RuralArt et rural Taste, "A trip to Canada",  on dit du domaine Bellevue ce qui suit:

"Thomas Gibb, Esq., at Bellevue, occupies the place originally laid out by his brother James, and is in possession of a house with few compeers.  His garden is well taken care of, and eminently beautiful and successful, as are his graperies and green-houses, no less than his peach, nectarine and apricot house.  In describing the place, our kind cicerone might well say, « There is everything at Bellevue except dirt. »  The front view from the house is obstructed by shrubbery and trees, which if removed would add greatly to the effects.  Where lumber is so cheap as at Quebec, one need not wonder at the amount of outbuilding we find at all the first-class places.  They furnish sheltered occupation for the long winter months.  The best melons, conspicuous among which is the great Lisbon, and grapes were ripening under glass, the quantity of which is quite astonishing.  The drive of a mile or more into the grounds here, is through one of the best avenues in America.  It is planted with the native evergreens, white birch, mountain ash, and other good trees;  and the road being on excellent shale, it compares favorably with a noble drive in Europe.  We must not omit Mr. Gibb’s large collection of the choicest standard roses;  these are very superb and well-trained.  Many of the newer and rarer plants, described lately, are found here."


En 1912, la villa a été démolie.  Les pierres de taille de celle-ci ont servi aux fondations d'une nouvelle aile du collège Notre-Dame-de-Bellevue du côté ouest.  Ces pierres sont encore visibles.



1947
Source:  BAnQ, Fonds Canadian Pacific Air Lines Limited
Cote P690



1960
Travaux d'agrandissement du Collège Notre-Dame-de-Bellevue
Source:  Fonds W. B. Edwards inc.
Archives Ville de Québec cote P012-N023942




Recherche et rédaction:  Michel Jutras pour le Conseil de quartier Saint-Sacrement


Source:

Dictionnaire biographique du Canada, GIBB, JAMES, 1985, Pierre Poulin, http://www.biographi.ca/fr/bio/gibb_james_8F.html

125 ans d'histoire, le collège Notre-Dame-de-Bellevue, Yves Houde, Cap-aux-Diamants, vol. 4 no. 4, hiver 1990.





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